« A Bologne, il couche avec Bianca dans un amphithéâtre du XVIIe et il échappe à un attentat à la bombe. Ici, il manque de se faire poignarder dans une bibliothèque de nuit par un philosophe du langage et il assiste à une scène de levrette plus ou moins mythologique sur une photocopieuse. Il a rencontré Giscard à l’Elysée, a croisé Foucault dans un sauna gay, a participé à une poursuite en voiture à l’issue de laquelle il a échappé à une tentative d’assassinat, a vu un homme en tuer un autre avec un parapluie empoisonné, a découvert une société secrète où on coupe les doigts des perdants, a traversé l’Atlantique pour récupérer un mystérieux document. Il a vécu en quelques mois plus d’événements extraordinaires qu’il aurait pensé en vivre durant toute sa vie. Simon sait reconnaître du romanesque quand il en rencontre. Il repense aux surnuméraires d’Umberto Eco. Il tire sur le joint. »
Le point de départ de ce roman est la mort de Roland Barthes, renversé par une camionnette de blanchisserie le 25 février 1980. L'hypothèse est qu'il s'agit d'un assassinat. Dans les milieux intellectuels et politiques de l'époque, tout le monde est suspect...
victoire socialiste, présente le déroulement de la soirée. À ses côtés, Michèle Cotta, journaliste à RTL, casque de cheveux noirs, rouge à lèvres fluorescent, chemisier fuchsia et gilet mauve, fait semblant de prendre des notes en souriant nerveusement. Simon, qui n’écoute pas RTL, demande qui est la poupée russe en fuchsia. Bayard ricane bêtement. Giscard explique qu’il souhaite que ce débat soit utile. Simon essaie de détacher la languette d’un apéricube au jambon avec les dents mais n’y
son interlocuteur. » Lang : � Il aime prendre son temps, monter en régime, faire ses gammes. À la tribune, il chauffe sa voix, teste ses effets, s’adapte à son auditoire. À la télé, c’est impossible. » Moati : � Mais la télé ne changera pas pour lui. » Attali : � En tout cas, pas dans l’année qui vient. Quand on sera au pouvoir... » Tous : � … on vire Elkabbach ! » (rires) Lang : � Il faudrait qu’il appréhende la télé comme un meeting géant. Qu’il se dise que la foule est massée derrière la
pousse un cri : � Ne tirez pas ! » L’homme tombe comme une pierre mais le papier, lui, volette au-dessus du fleuve et Bayard et Simon, qui se sont précipités, contemplent, penchés sur la rambarde de pierre et comme hypnotisés, les courbes gracieuses de sa descente erratique. Finalement, le papier atterrit délicatement sur l’eau. Et flotte. Bayard, Simon, les policiers qui ont instinctivement compris que ce document était leur véritable objectif, tous observent, pétrifiés, retenant leur souffle,
Kristeva le prend par la main. Sollers lui sourit et dit : � On a parfois besoin d’encouragements. » Kristeva sourit et lui répond : � Viens, on va lire du Joseph de Maistre. » 55. Quai des Orfèvres, Bayard tape son rapport à la machine pendant que Simon lit un livre de Chomsky sur la grammaire générative auquel, il doit bien l’avouer, il ne comprend pas grand-chose. Chaque fois qu’il arrive en fin de ligne, Bayard actionne de sa main droite la manette pour faire revenir le rouleau pendant
consiste à transformer le résultat d’un rapport de forces en évidence immémoriale. Et surtout : � naturelle ». La nature, voilà l’ennemi. L’argument choc de la réaction : � contre nature », variante vaguement modernisée de tout ce qui allait auparavant contre la volonté divine. (Dieu, même aux USA, est un peu fatigué en 1980, mais la réaction, elle, ne désarme pas.) Judith : � La nature, c’est la douleur, la maladie, la cruauté, la barbarie et la mort. Nature is murder. » Elle rit en parodiant