L'un, Simon, vendeur de jouets dans un grand magasin, est désespéré de ne pouvoir donner d'enfant à sa femme. L'autre, François, homme d'affaires impitoyable au pouvoir immense, a toujours refusé d'être père. Quelle relation s'établit entre ces deux hommes que tout sépare, et qui n'auraient jamais dû se rencontrer ? Comment et pourquoi François va-t-il échouer dans un obscur hôpital de la Creuse, devant une pile de Playboy et un paquet de Kleenex, pour venir en aide à Simon ? Telle est l'étrange histoire que nous conte Didier van Cauwelaert dans cette comédie féroce et bouleversante.
distributeur que j ' a i repéré dans le hall. Jacques s'abstient de toute réaction, c o m m e u n c h i e n pacifique q u i accompagne s o n 36 maître à l a chasse, et rabat et ramasse à contrecœur pour lui faire plaisir. Il part dans le couloir. Cette fille a une bouche fabuleuse. Sans se presser, consterné de naissance, le chauve d u service de P M A ouvre ce q u i l u i reste de porte, et vient aux nouvelles en saignant d u nez. J'aide l a sublime créature à redresser son maître nageur en
— Disons que je ressemble a u père. — Vous trouvez ? S o n étonnement a marqué l a fin de l'entretien. J'aurais préféré une autre chute. Je cale m a tête contre le dossier, pose mes pieds sur les Playboy et contemple le tube q u i va contenir dans quelques instants le début d'un petit Chavroux. L e dérisoire d u jeu me convient. C'est u n pari plus qu'un présent : je ne donnerai qu'une dose et, si ça doit marcher, ça marchera d u premier coup. Je ne vais pas faire l a navette p o u r
est si désordre, le m a t i n , tant qu'il n'a pas eu son café, et j'arrive si m a l à écrire... Tu crois qu'il va se faire d u souci ? — Je crois surtout qu'il v a être fou de joie. U n arrière-petit-fils, dis ! — O h ! t u sais, à son âge... Je veux croire a u miracle, je veux que l a naissance arrête l a vieillesse. Tu m'aideras, dis, A d r i e n ? — Tout ce qu'il demande, c'est son café... poursuit-elle à voix basse. Je n'aurais pas dû le laisser. Elle soupire en secouant l a tête.
sa secrétaire me dit qu'il fait des pots, tous les matins, p o u r encourager les chefs de rayon à augmenter leurs ventes. L e reste d u temps, i l est assis dans s o n bureau, devant le guéridon qu'il essaie de faire tourner e n l'appelant Adrienne. Je suis perplexe. L'inconvénient des bienfaits maté- riels dont je le couvre est de le détacher trop d u réel. M a i s c'est u n moment à passer, aussi, une douleur à vaincre. E t puis, soyons sincère : je m'amuse. Outre le plaisir de jouer a u
François, si t u es devenu pédé et que tu veux te taper ce type, t u y vas toi-même, O.-K. ? Elle repousse m o n bras avec fureur, s'engage dans l'escalier d u métro. Je renonce à la poursuivre. Je vais passer la nuit dans cette gare pour lever une dac-tylo terne et m a l dans sa peau, de préférence a u chô- mage, que je prendrai à l'essai avant de l'envoyer à S i m o n . Assis à une table d u snack, en face des quais, je subis le flot des voyageuses anonymes qui, presque toutes, ressemblent